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par Rod Ridley, spécialiste de la Sécurité du système, Région des Prairies et du Nord

Quiconque vole connaît l'adage qui sert de titre à cet article. Ces trois mots forment le credo qui vous permettra d'arriver à bon port : piloter l'avion, naviguer avec précaution et informer les autres de l'endroit où vous vous rendez. À moins que vous ne voliez en boucle au-dessus de votre propre terrain d'aviation sans jamais aller ailleurs, il est fort à parier que vous devrez décoller ou atterrir sur un aérodrome équipé d'une tour de contrôle ou d'une fréquence obligatoire, en vous conformant à un certain nombre d'exigences élémentaires énoncées dans les articles 602.97 à 602.104 du Règlement de l'aviation canadien (RAC).

Dans de telles circonstances, la façon dont vous communiquez est de la plus haute importance car vous devez partager l'espace aérien avec d'autres personnes dans d'autres appareils, plus ou moins gros. Si vous ne leur indiquez pas votre position, ou qu'ils ne vous indiquent pas la leur, des incidents, et leurs conséquences souvent dramatiques, ne tarderont pas à se manifester. Ces quelques cas devraient vous en convaincre :

Cas n° 1 : un instructeur et son élève effectuaient des circuits à bord d'un monomoteur sur un aéroport satellite et descendaient en parcours de base. Ils avaient terminé les vérifications avant atterrissage et avaient signalé leur position sur la fréquence obligatoire. Quelques instants seulement avant le virage final, un bimoteur d'affaire est passé juste sous le nez de l'avion-école, en approche directe de la piste en service et sans même s'être annoncé sur la fréquence obligatoire. Dieu soit loué, l'instructeur et son élève ont aperçu l'autre appareil à temps pour éviter une collision mais il ne s'en est fallu de peu que cet incident ne connaisse une fin tragique.

Cas n° 2 : un autre cas de vol en double commande sur un monomoteur, l'instructeur et l'élève effectuaient des circuits à un aéroport non contrôlé mais muni d'une fréquence obligatoire. Alors que l'appareil se plaçait en parcours vent arrière, l'instructeur s'est aperçu qu'un appareil à réaction d'entraînement des forces armées, à trois heures, se plaçait également dans le même circuit et à la même altitude, se rapprochant à grande vitesse et à seulement quelques centaines de pieds, ce qui a rendu une manoeuvre d'évitement immédiate nécessaire. Là encore, pas un mot en provenance de l'appareil à réaction sur la fréquence obligatoire.

Cas n° 3 : un biturbopropulseur de transport régional venait juste de quitter un aéroport où une fréquence obligatoire est en vigueur et était en montée initiale au-dessus du lac voisin lorsqu'un hydravion monomoteur a croisé la trajectoire de départ de la piste en service, obligeant le bimoteur à une manoeuvre d'évitement de dernière minute. L'hydravion avait-il signalé sa présence? Vous vous doutez bien que non.

Les risques propres à une collision en plein vol sont bien connus des pilotes, de même que du public, et, pourtant, les procédures de communications obligatoires dans les zones où une fréquence obligatoire est en vigueur sont souvent ignorées. Pourquoi? Nous connaissons tous bien sûr la ritournelle « un p'tit avion dans un ciel immense » et pourrions être tentés de croire que les risques d'une telle collision sont si minimes que nous pouvons nous permettre de relâcher notre vigilance. Mais les règlements édictés dans le RAC sont clairs et leur raison d'être ne peut être questionnée. Ils ne visent, en fait, qu'à faire appel au bon sens afin de minimiser les risques de collision en plein vol.

Pour mieux comprendre l'importance de la communication en vol, nous établirons ici un parallèle avec le cas d'une voiture qui doit traverser une intersection. Bien que la communication par radio ne soit pas utilisée en automobile, la circulation routière nécessite, aux intersections, une forme de contrôle et nous savons tous à quoi servent les panneaux d'arrêt ou de priorité ou bien encore les feux de circulation. Imaginez un peu que tout le monde essaye de traverser une intersection sans ralentir, ni prêter attention à la signalisation. Le résultat serait désastreux pour peu que deux véhicules s'y engagent au même instant.

Revenons maintenant au cas de l'aéroport où la fréquence obligatoire joue le rôle de signalisation. Les avions se croisent au-dessus d'un aéroport comme les voitures le font à une intersection et il n'est donc pas surprenant que la majorité des collisions en plein vol s'y produisent. Sur les terrains qui ne bénéficient pas d'une tour de contrôle ou d'un centre de contrôle terminal, le pilote jouit d'une plus grande latitude au regard des règlements et des procédures. Mais, comme toujours, une liberté accrue implique une responsabilité accrue et, dans le cas des zones où une fréquence obligatoire est en vigueur, le prix de cette liberté n'est pas trop élevé : il vous suffit de dire aux autres où vous vous trouvez et où vous allez. À l'inverse, ceux qui négligeraient de communiquer dans un espace aérien tridimensionnel où les appareils se déplacent à une vitesse bien supérieure à celle d'une automobile, risquent fort de le payer de leur vie.

Voler, que ce soit pour affaires ou pour le plaisir, constitue pour la plupart des pilotes une source de bien des satisfactions. Respecter, en vol, les règles du jeu pour un maximum de sécurité, c'est garantir que tous puissent continuer sans risque à profiter des avantages du transport aérien. Alors n'oubliez pas le credo du vol aérien et, de grâce, lorsque vous volez dans une zone où une fréquence obligatoire est en vigueur, PARLEZ, NOUS SOMMES TOUT OUÏE!

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Nous tenons à souligner le soutien financier du gouvernement du Canada tout particulièrement le Fonds des nouvelles initiatives en Recherche et sauvetage (FNI RS)